Il est minuit à l’heure où je vous écris et je reviens d’une séance de cinéma qui a eu plus d’impact que toutes les vidéos youtube antiprocrastination que j’ai vu jusqu’ici…

Mon Incroyable 93, la beauté à l’état ordinaire

Ce film magique c’est Mon Incroyable Quatre-vingt-treize, un film indépendant de Wael Sghaier, le réalisateur et Nabil Habassi, le producteur et fondateur de l’agence 60’s Filmz.
En réalité c’est plutôt un documentaire de voyage, le type de film de vacances que j’aurais aimé tourner et vous allez comprendre pourquoi.

Mon Incroyable 93, c’est le voyage d’un touriste, Wael, caméra au poing pendant un mois, à travers un département que tout le monde connaît de nom mais que l’on découvre cette fois très loin des clichés véhiculés sur ces habitants. L’objectif est justement de montrer toute la richesse et la beauté de ce territoire.

On y voit, à travers les yeux de ces habitants et c’est bien là la force du film, le patrimoine architectural méconnu, la créativité de ses habitants, la solidarité et l’amour qui unit les gens, même la streetfood que l’on aime tant lorsque l’on est en voyage à l’autre bout du monde.

Pour une fois, la banlieue est associée à de la beauté et du bonheur. On y voit des gens ordinaires que l’on croise tous les jours sans leur porter d’intérêt. Mais lorsqu’on s’arrête quelques instants avec eux, comme l’a fait Wael pendant ce mois de juillet 2016, on découvre des personnes incroyables par leur générosité, leur envie de s’entraider, leur amour de leur ville, leur capacité à voir le beau autour d’eux, leur capacité à avoir un effet positif sur leur quotidien et les gens qui les entourent.

Et c’est ce qui est beau dans ce film: montrer la beauté dans l’ordinaire et la normalité. Justement Wael Sghaier dans le débat d’après projection explique qu’il n’aime pas que le film soit taxé de « film positif ». Il a seulement voulu montrer la normalité du quotidien dans le 93, rien d’exceptionnel ou d’extraordinaire.

✨La page Facebook du projet 

✨Le blog où tout a commencé et hébergé par le site du Comité Départemental du tourisme du 93: 

J’entends d’ici certains me dirent que ce n’est pas tout à fait la réalité, qu’il faudrait aussi parler de ce qui ne va pas, de la violence, de la drogue… OK mais ce n’est pas le propos du film. Quand vous partez deux semaines en vacances en Thaïlande, est-ce que vous revenez avec des images du tourisme sexuel ou du trafic de drogues qui touchent le pays ?! Non. Vous avez eu envie de voir les belles choses du pays que vous visitez sans pour autant nier ce qui ne va pas. Et bien là c’est pareil.

J’ai l’intime conviction qu’il faudrait bien plus mettre en avant, dans les médias et sur le net, toutes ces personnes ordinaires faisant du bien autour d’eux et tous ces projets qui ont pour but de rendre le monde meilleur grâce à de petites actions du quotidien.

Je crois fermement à la chose suivante: montrer des personnes ayant un impact positif sur leur environnement entraînent ceux qui les regardent, à éprouver des émotions d’empathie et d’altruisme, et donc favorise la possibilité que ces derniers aient aussi envie d’avoir, à leur tour, un impact positif à leur échelle.

Plusieurs études scientifiques démontrent d’ailleurs que les émotions sont contagieuses, tous comme le sont l’égoïsme et l’altruisme. Cela permettrait peut-être de compenser la violence et la peur dont nous sommes abreuvés dans les médias à longueur de temps.

Par contre attention, je ne dis pas qu’il serait préférable de montrer uniquement du positif et ainsi se voiler la face sur la réalité de notre société. Bien sûr que nous avons la responsabilité de regarder les choses en face lorsqu’il y a injustice ou inégalité. Et en parlant d’inégalités et d’injustice, le département du 93 en est la triste victime.

Je crois donc également au pouvoir de la révolte, car c’est la révolte qui permet de faire changer l’ordre établi; et car à l’origine de l’indignation, on trouve l’amour et l’empathie…

Mais attendez… vous vous demandez peut-être à ce stade quel est le rapport entre un film sur le 93 et un blog sur le développement personnel… Et bien j’y arrive !

A bas la perfection !

Ce film a changé quelque chose chez moi je vous l’ai dit.

Cela faisait des mois et des mois que j’avais envie d’écrire des articles sur ce blog. D’ailleurs j’en ai des dizaines au stade de brouillon qui attendent d’être rédigés et publiés depuis la création de mon site en juillet dernier. Mais quelque-chose m’en empêchait. La procrastination je l’avoue. Mais en réalité c’était surtout de la peur.

La peur d’écrire des choses et d’être jugée. La peur que ce soit imparfait. J’attendais d’être prête. J’attendais d’avoir assez de matière. J’attendais de trouver assez de temps pour creuser mes idées. J’attendais de trouver une cohérence à mes articles. Et oui cela me paraissait inconcevable de faire un premier article qui arrive comme un cheveu sur la soupe sur mon site. Cela paraît idiot vu comme ça, non ? En effet, il faut bien commencer quelque part de toute façon…
Mais ici on touche une de mes croyances limitantes sur laquelle je travaille encore et encore. Cette croyance pourrait être formulée ainsi :  » Il faut être parfaite pour être respectée/aimée/reconnue » ou  » s’il y a une erreur ou une faute, tu perds toute crédibilité ».
Je sais que je suis très loin d’être la seule à avoir cette croyance limitante, surtout parmi les femmes. J’ai déjà beaucoup avancé dans sa déconstruction mais le travail n’est pas encore tout à fait terminé.

Et c’est là que le film Mon Incroyable 93 intervient. Je vous ai raconté de quoi il s’agit, mais je ne vous ai pas encore parlé de sa spécificité ! Le truc incroyable dans ce film est que le réalisateur Wael n’a jamais touché une caméra auparavant et n’a écrit aucun scénario avant de se lancer dans l’aventure. Et ça se voit ! Le film est tourné de façon amateur, avec pleins d’imperfections. Parfois ce sont les gens rencontrés qui ont la caméra en main et ont voit leur doigt sur l’objectif. La caméra n’est pas stabilisée et ça bouge dans tous les sens. En fait on voit les scènes telles que celui qui tourne les a vécues. Et c’est fort parce que ça nous touche, nous les spectateurs.

Morale de l’histoire : si le réalisateur n’avait pas osé faire ce film du fait de son inexpérience cinématographique et avait attendu je-ne-sais-quoi avant de se lancer: être formé à la vidéo, écrire un script, avoir du temps et que sais-je encore… Et bien le film n’aurait jamais existé et surtout il ne serait pas tel qu’il est.
Alors, en sortant de cette salle de ciné, cela m’a frappé : le film m’a plu dans son imperfection, parce qu’il est brut et spontané, comme les gens qui y sont filmés.

Il donne envie de faire la même chose en partant en voyage dans sa ville ! D’ailleurs, c’était le message de Nabil Habassi et Wael Sghaier à la fin de la séance à laquelle j’ai assisté :

« On veut que ce film vous donne envie d’aller filmer votre quartier, votre bâtiment ou votre étage et voir les choses autrement . »

Nabil HABASSI

 

 

 

Nabil Habassi et Wael Sghaier – 31 01 2019 – Espace 1789, Saint Ouen

Moi-même j’aurai adoré faire ce genre de film.

Lors de mes nombreux voyages, j’ai souvent eu envie de faire des films ou des reportages photos, mais je n’ai jamais osé, encore à cause de cette foutue peur de faire quelque chose d’imparfait
Je me rend compte que cette peur ne touche que certains aspects de ma vie: uniquement ce qui est lié à l’écriture ou à la créativité artistique. En effet, pour le reste de ma vie professionnelle et personnelle, je suis plutôt audacieuse et j’ose faire des choses imparfaites. Je me lance souvent en ayant confiance dans ce qui va m’arriver. Alors pourquoi ?
Probablement car dans ces situations-là, j’ai déjà osé une première fois, puis une autre et encore une autre et que les conséquences ont été positives.

Mais en ce qui concerne l’écriture et la créativité, je repousse sans cesse le moment de sauter à l’eau. A cet endroit-là, la peur est liée à l’anticipation de la souffrance liée aux jugements ou aux critiques. On veut se protéger tout simplement.

Je suis certaine que je ne suis pas la seule. Peut-être que vous aussi vous ressentez cette peur d’être imparfait.e ? Cela vous empêche probablement de faire des choses épanouissantes pour vous? Peut-être même que cela engendre une procrastination chronique ?
Rassurez-vous ça se soigne ! La preuve avec cet article 🙂

Bizarrement grâce à ce film, quelque chose a changé pour moi.

J’ai été assez courageuse pour écrire un article imparfait et le publier ! Et je suis très reconnaissante à Wael et Nabil pour cela. Si je l’ai fait une fois alors je peux le refaire. C’est d’une logique implacable et c’est valable pour chacun d’entre nous.

Coaching time

Vous avez peut-être également en tête une situation qui vous fait peur et que vous repoussez, mais que vous savez bénéfique pour vous à terme. Par exemple : écrire un article, un livre, amorcer un changement professionnel, commencer un projet qui vous tient à cœur, oser parler à la personne qui fait battre votre cœur, vous remettre au sport, reprendre des études …

Dans ce cas, prenez une feuille et demandez-vous:
1. Pourquoi cette situation sera utile ou épanouissante pour vous: quel sera le bénéfice obtenu ensuite ? En quoi vous allez y prendre du plaisir?
2. En quoi cela vous limite de ne pas faire les choses ?
3. Qu’est-ce que vous gagnez à rester dans votre situation actuelle ?
3. Est-ce que vous pouvez changer les choses ? Et ressentez-vous de l’émotion quand au fait de changer ?
4. Quel premier pas pourriez-vous faire sachant cela ?

Après ce questionnement:

Réalisez votre premier pas dés à présent sans trop réfléchir ! Soyez fier.e de vous et observez le résultat. Recommencez !

Réaliser une action jamais effectuée permet d’obtenir des résultats jamais obtenus, ce qui change la vision que l’on a sur nous-même, modifie notre système de croyance et donc augmente notre capacité à agir et notre potentiel !

Et quoiqu’il arrive, rappelez-vous ( et répétez-le chaque jour 10 fois par jour ) :

FAIT VAUT MIEUX QUE PARFAIT OU PAS FAIT !

De mon coté, à partir d’aujourd’hui je m’engage auprès de vous à oser faire des choses imparfaites, comme écrire des articles de blog, pour ne pas passer à côté du plaisir que cela m’apporte 😉

Oserez-vous l’imperfection avec moi ? Faites-moi signe en commentaires !

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